Scintillant de la pureté de son sifflet
Le chant du merle perce, éclatant la canopée
Ricochant au gré des vents entrelacés
Du sommet des montagnes nobles majestés
Au fin fond des crevasses de terres brûlées
Jusqu'à parvenir aux oreilles minuscules
D'un hérisson tout à fait crédule
Dans ce brouillard épais du crépuscule
La mélodie s'infiltre en son cœur vibrant, le bousculent
Il tombe en amour de cette voix de velours
Se laisse toucher au travers de ses épines, dans ses pourtours
Tremblant en résonance avec l'éclat du diamant
Oui le chant du merle éclaire l'environnement acoustique
Des ses plus belles notes tel le couchant
Soleil luisant, lointain, mystique
Rougeoie de ses plus belles couleurs, parant
La forêt soudainement calme, bientôt endormie
Le hérisson qui lui se réveille s'enorgueillit
D'entendre le merle chanter pour lui
Secouant ses piquants poils, s’extirpant de son trou de misère
Il s'en va trouver l'animal sombre au chant de lumière
« Oh très cher ami
Votre subtil piaillement me ravie
Il fait vibrer mes tympans en harmonie
Rien au monde davantage que vous ne me réjouit
Oui, je vous aime à la folie »
Le merle tombe en pâmoison
Devenant mammifère en aurait des frissons
D'entendre ce drôle de polisson
Lui faire sa déclaration
L'enserrant de ses palabres envoûtantes
Le piquant dompte l'éternel solitaire
Aspire son cœur dans une cage de verre
Afin que jamais de le quitter il ne tente
La lumière du crépuscule perd de sa superbe
Sans les reflets argentés du sifflet enchanté
Derrière des barreaux invisibles, acerbes
Enfermé dans son amour, il reste cloitré
Le hérisson non satisfait de cette déconvenue
« Oh mon bel oiseau, pourquoi ne chantes-tu plus ?
Toi qui jadis colorait la chute du jour
Répandant la joie partout, sans aucun détour
Pourquoi ne te satisfais-tu pas
D'égayer seulement ma vie à moi »
« Je n'ai plus le cœur à chanter
Je ne veuc que m'envoler
Si haut qu'on ne puisse plus respirer
Je n'ai plus le cœur à chanter
Je ne veux que m'envoler
Jamais plus sur Terre me poser »
Privé de sa lumière, aux yeux de l'orgueilleux
Le pauvre oiseau d'ébène ne valait guère mieux
Qu'un maigre corbeau piteux
« A quoi bon s'amouracher et s'enticher
D'un piètre animal qui ne sait pas m'aimer ? »
L'expression de cette pensée
S'envole par la brise portée
Et rompt les chaines invisibles
Qui renfermaient le cœur du merle, invincible
Étincelant du cœur brumeux de la forêt
Scintillant de la pureté de son sifflet
Le chant du merle perce, éclatant la canopée
Ricochant au gré des vents entrelacés
Du sommet des montagnes nobles majestés
Au fin fond des crevasses de terres brûlées
Colorant ainsi la chute du jour
Répandant la joie, l'amour
Partout, sans aucun détour