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Monsieur X

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Il était une fois un homme indécis. Chaque décision à prendre s'apparentait pour lui à un dangereux périple. Quand certains vivaient l'aventure en explorant le Kilimandjaro ou en gravissant l'Everest, lui vivait des émotions tout aussi intense en choisissant une pâtisserie à la boulangerie ou un moyen de paiement en commandant ses courses sur internet. L'infini des possibles finissait inexorablement par l'étourdir. Ou aurait pu croire qu'un choix limité par deux options lui eut été d'un grand secours. A l'inverse, cela l'enfermait dans un flot de pensée sans limite visant à anticiper le meilleur choix possible. Tout devait pouvoir être prévu et à portée de réflexion.


Quand Monsieur X regardait le passé, il ne songeait qu'aux remords et aux regrets. Sa vie lui semblait n'être qu'une succession de mauvais choix. Les études en informatique qu'il avait faites l'avaient ennuyé, le travail qu'il avait choisi comme informaticien dans un open-space le fatiguait un peu plus chaque jour et la maison de quartier périurbain qu'il habitait lui donnait la nausée. Les chaussettes qu'il avait mises ce matin le grattaient, le jus qu'il avait bu lui causait des brûlures d'estomac et la musique qu'il s'était mis à écouter lui avait laissé une mélodie répétitive et oppressante dans la tête. Il apparaissait évident qu'aucun de ses propres choix ne le rendait heureux.

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Monsieur X: À propos
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Monsieur X: Image

Ce jeudi matin, il alla au marché, comme tous les jeudis matin. Ce jour-là, il s'arrêta à l'étalage d'un marchand de chaussettes avec l'idée de s'en procurer une nouvelle paire un peu plus confortable. Il regardait toutes les paires de chaussettes disposées sous ses yeux et s'en trouva indécis. Il ne savait pas s'il devait en choisir des montantes ou du type socket. Il ne savait pas s'il devait les prendre en matière naturelle ou synthétique. Ni s'il devait opter pour les noires, les blanches ou plutôt des colorées.


Son indécision évidente eut tôt fait de se faire remarquer auprès du vendeur à l'air étrange.

  • Auriez-vous besoin d'aide, Monsieur ? Demanda-t-il.

  • Je ne sais pas quoi choisir, dit Monsieur X.

  • De quoi avez-vous besoin, Monsieur ?

  • Je ne sais pas.

  • Pourquoi voulez-vous de nouvelles chaussettes, Monsieur ?

  • Celles que je porte me grattent en permanence. Je n'en peux plus, dit finalement Monsieur X.

  • Je vous conseille donc ces lot de chaussette en cachemire, Monsieur. Touchez, voyez comme elles sont douces.

Monsieur X palpa du bout des doigts le tissu de la chaussette que le vendeur lui tendait.

« Que c'est doux ! Que c'est soyeux ! Â» pensa-t-il.

Sans aucun doute, c'était bien ces chaussettes qu'il lui fallait !

  • J'achète ! Annonça fièrement Monsieur X.

Le vendeur de chaussette l'interrompit dans son enthousiasme.

  • Vous les voulez de quelle couleur Monsieur ? Rouge ? Bleu ? Jaune ? Noire ? Blanche ?

Figé d'effroi face à ce nouveau choix, Monsieur X se trouva à nouveau plongé dans la perplexité. Comme le vendeur le pressait un peu du regard, il s'exclama piteusement :

  • Je ne sais pas quoi choisir.

  • Ha ! Mon bon monsieur ! Je vous ai vu il y a quelques instants à l'étale du charcutier. Vous êtes resté indécis durant de longues minutes pour finalement repartir les mains vides. Puis, je vous ai vu réfléchir longuement devant l'étale du fromager avant de la quitter les sacs chargés de presque tous les fromages disponibles. Il me semble, Monsieur, que choisir représente pour vous un problème récurrent !


Monsieur X fut bien obligé d'admettre son incapacité, bien que mal à l'aise d'être mis à jour par un inconnu. Le vendeur ne l'accabla pas pour autant, il lui proposa même son aide :

  • Je crois posséder quelque chose qui pourrait vous être d'un grand secours.

  • De quoi s'agit-il ? Demanda Monsieur X avec une lueur d'espoir dans les yeux.

  • C'est un objet que je garde à l'abri des regards, dans mon camion. Il n'est normalement pas destiné à la vente. Mais je veux bien vous le faire essayer.


Le mystérieux vendeur s'éclipsa un instant puis revint avec une petite chose étrange entre les doigts.

  • Qu'est-ce que c'est ? Demanda Monsieur X.

  • C'est un dé magique.

Monsieur X se saisit du petit objet que l'homme lui tendait. Ce dé était aussi cubique qu'un dé ordinaire. Il était fait d'une céramique translucide de couleur rouge sombre qui lui donnait un air mystique.

Le vendeur continuait son explication :

  • Lorsque vous êtes indécis face à une situation nouvelle, il vous suffit de poser une question à laquelle on ne puisse répondre que par oui ou par non. Puis, lancer le dé et vous obtiendrez la réponse.


Monsieur X avait du mal à croire ce que disait le vendeur sans doute indigent et prêt à vendre père et mère pour quelques pièces. Comment cela se pouvait-il ? Le vendeur essayait-il de lui jouer un mauvais tour ? Le mystérieux vendeur ne se laissa pas abattre pour autant.

  • Essayez, tenez, vous verrez ! Demandez au dé si vous devez acheter les chaussettes noires par exemple. Il vous donnera la réponse.

Monsieur X serra le petit dé entre ses doigts et demanda :

  • Dois-je acheter les chaussettes noires ?

Puis il lança le dé. Celui-ci roula sur la table jusqu'à se figer. Une légère fumé embruma l'intérieur du petit cube translucide et se dissipa pour laisser place à une inscription.

« Oui »

De la stupeur se lut dans ses yeux. Monsieur X était partagé entre croire ce qu'il venait de voir ou chercher le truc qui expliquerait l'illusion.

  • Vous voyez ! Dit le vendeur. C'est très simple ! Vous n'avez plus qu'à lui demander pour les autres couleurs.


Monsieur X répéta l'opération pour les chaussettes rouges, il obtint un « oui Â». Il répéta l'opération à nouveau avec toutes les autres couleurs. « Oui. Â» Sa stupeur alla grandissante. C'en était trop pour lui, un tel miracle ne pouvait être vrai. Il n'en sortait que des « oui Â».

  • Mais c'est évident ! Dit Monsieur X en réalisant que le vendeur se payait probablement sa tête, et à ses frais en plus ! J'aurais du y penser avant. Votre dé vous arrange bien. Vous voulez que j'achète toute la boutique !

Le vendeur courtois jusqu'à présent se renfrogna devant cette accusation calomnieuse. Pour lui prouver son erreur de jugement, il invita son client à poser la question pour les chaussettes roses en coton. Le dé répondit « non Â». De toute évidence, il n'avait pas besoin de cette paire de chaussette. Monsieur X ravisa son jugement. Ce dé était peut-être bien honnête après tout.

  • Je comprends, dit Monsieur X. Comme la plupart de mes chaussettes me grattent, il me faut en acheter plusieurs paires pour toutes les remplacer ! Je vous prends donc les cinq paires. Merci Monsieur. Il semblerait que vous m'ayez fait gagner du temps finalement avec vos tours ésotériques farfelus.


Le vendeur et Monsieur X s'échangèrent chaussettes contre argent, puis ce dernier voulut lui rendre son objet mystique. Le mystérieux vendeur dit alors :

  • Je pense que mon dé magique aura plus d'utilité en votre possession qu'en la mienne. Je vous l'offre. Faites-en bon usage.

  • Merci infiniment Monsieur... Monsieur ?

  • Appelez moi Z. Je dois vous mettre en garde, cependant, à propos d'une chose.

  • Laquelle ?

Z répondit sereinement :

  • Le dé trouve la réponse en vous. Un sourire malicieux vint se poser sur son visage. Inutile de lui demander les bons numéros pour gagner au loto. Ça ne marchera pas.


Monsieur X remercia Z pour cette rencontre fortuite et ce cadeau inopiné qu'il glissa dans sa poche intérieure. Il retourna à sa rassurante routine et oublia rapidement son nouvel objet magique.

Monsieur X: Texte
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Monsieur X: Image

Un beau jour, il rentra chez lui et se sentit oppressé par l'espace de sa maison encore plus que d'habitude. Les murs étaient trop hauts et trop sombres. Le sol était inégal et imparfait. L'odeur sentait un mélange de fumée et de moisissure insoutenable. Il n'en pouvait plus.

« Il faut absolument que cela cesse! Â» pensa-t-il.


Mais, indécis qu'il était, il ne savait pas quoi faire. Fallait-il qu'il fasse des travaux dans sa maison ? Dans toute sa maison ou seulement quelques pièces ? Et quoi faire surtout ?

Il repensa alors à son dé magique. Il se dit que le moment était venu de solliciter sa sagesse. Il alla s'en quérir, puis, le serrant dans ses mains moites, il demanda :

  • Dois-je faire des travaux dans ma maison afin de m'y sentir mieux ?

Et il le lança. Le dé roula sur la table basse du salon, pivotant et miroitant, telle la promesse à venir d'une réponse à un dilemme chronique. A mesure que s'évaporait par l'intérieur de l'objet une légère brume douce et luisante, une inscription apparut.

« Non Â»

Choqué de stupeur et ne voulant pas renoncer à son besoin de confort nouveau, il posa frénétiquement une nouvelle question au dé :

  • Dois-je vendre ma maison pour aller vivre ailleurs ?

Il le fit rouler à nouveau.

« Oui Â»

De toute évidence, il n'avait jamais été heureux ici. Il avait souvent pensé à déménager mais n'était jamais parvenu à prendre la décision de le faire. C'était désormais chose faite.


Monsieur X ne tarda pas à éplucher les petites annonces immobilières à la recherche d'un nouveau bien. Avec l'aide de son dé magique, il opta pour un petit appartement en centre-ville et dans le même temps, il conclut la vente de sa maison.


Heureux et satisfait de son nouvel environnement, il décida néanmoins de revoir certaines de ses habitudes pour rendre sa vie plus légère. Son travail ne lui convenait plus. Il se trouvait désormais trop loin de chez lui. Et comme il n'avait jamais été enthousiaste à propos de son travail, il n'eut pas de mal à prendre la décision d'en changer. Il ne demanda même pas l'aide du dé magique pour cela. Il chercha quelques temps avant de trouver le métier qui lui conviendrait le mieux et se trouva satisfait par un poste d'ingénieur-informaticien qui disposait de son propre bureau. Fini les journées épuisantes en open-space.


Reprenant confiance en lui et en ses décisions, il oublia à nouveau le dé. Dans les mois qui suivirent son emménagement, il se noua d'amitié avec sa voisine de pallier. Elle lui plaisait beaucoup. Il ne la regardait pas comme une simple amie mais bien comme une potentielle amoureuse.

Les jours passant, il la connaissait de mieux en mieux. Et de plus en plus, il avait envie de lui exprimer ses sentiments. En même temps, il ne savait pas s'il était prêt ou non à vivre une vie de couple. Se sentant de plus en plus obsédé par ce statut quo, il repensa à son dé.


Il alla le trouver, et avant de souffler dessus, il lui posa la question :

  • Dois-je exprimer mes sentiments à Ella ?

Puis il le lança sur la table basse du salon. Le dé s'emplit de vapeur qui s'estompa rapidement, et aussitôt, apparut la réponse :

« Peut-être Â»

  • Peut-être ? S'égosilla Monsieur X. Peut-être ? Non mais c'est pas une réponse, ça, peut-être ! Bon. Ressaisis-toi mon vieux, dit-il pour lui-même.

Et il tenta une nouvelle question :

  • Suis-je prêt pour la vie de couple ?

« Oui. Â»

  • Ah ! Au moins, là, on est d'accord. Bon. Est-ce que je dois me mettre en couple avec Ella alors ? Demanda-t-il au dé magique.

« Redemande plus tard. Â»

La réponse du dé ne satisfaisait toujours pas Monsieur X. Il essaya de poser la question de mille façons différentes, ça ne fonctionnait pas. Il réessaya plus tard dans la journée, puis dans la soirée, cela ne fonctionnait toujours pas.

​

Il décida donc de retourner au marché du jeudi matin auquel il n'allait plus depuis son déménagement. Il espérait y revoir Z, le sympathique vendeur de chaussettes. Mais il n'était plus là. Monsieur X accusa la déconvenue sans surprise. Leur précédente rencontre datait de l'été dernier. Il avait eu le temps de trouver quelque affaire ailleurs ou bien de mettre la clé sous la porte.


Monsieur X s'assit sur un banc publique pour réfléchir.

« Le dé trouve la réponse en vous Â» avait dit Z.

  • Mais oui ! C'est évident ! Dit Monsieur X en se levant d'un bond.

Il avait compris que le dé ne pouvait pas anticiper les sentiments de Ella. Ainsi, il ne pouvait trouver de réponse adaptée à ses questions.


Le lendemain, il décida donc de dire à Ella ses sentiments malgré l'imprévisibilité qui succédait cette révélation. Ils avaient prévu de se voir chez lui à l'heure du thé. Ce serait l'occasion parfaite !

La fin d'après-midi venant, il reçut sa chère amie, lui offrit une collation et s'assit sur le canapé pour discuter avec elle.

Avec quelques détours, il finit par lui avouer son amour.

  • Tu me plais beaucoup, Ella, souffla-t-il timidement.

  • Toi aussi, tu me plais beaucoup, répondit-elle.

Ils furent tous les deux ravis de cette révélation mutuelle. Elle tomba dans ses bras de joie et de désir. Ils s'enlacèrent, s'embrassèrent, s'assemblèrent, sans même avoir à bouger du canapé.


Dans les mois qui suivirent, Monsieur X connut le bonheur de la vie à deux. Ella avait beau être sa voisine, ils partageaient le même pallier, ils étaient tout le temps l'un fourré chez l'autre, de préférence, les deux dans le même appartement. C'était comme s'ils vivaient déjà ensemble. Monsieur X aimait leur vie en concubinage atypique. C'est pourquoi, il ne s'était pas attendu à la proposition de sa très chère Ella :

  • Et si on déménageait pour s'installer ensemble ? Ce sera mieux que d'être tout le temps dans cet entre-deux, un peu chez toi, un peu chez moi ? Je suis tout le temps à la recherche de mes affaires. Je ne sais jamais si je ne les ai pas correctement rangées ou bien si je les ai oubliées chez toi.

Monsieur X était resté muet. Impossible pour lui de savoir quoi répondre, il ne savait même pas quoi penser.


Lorsqu'il se retrouva seul pour penser. A ce moment-là, il décida de retourner chercher son petit dé magique pour qu'il l'aide à prendre la meilleur décision.

  • Dois-je emménager avec Ella ?

  • Peut-être.


Non satisfait de cette réponse évasive, Monsieur X tenta à nouveau mille formulations différentes pour préciser ou élargir le sens de sa question. Rien n'y faisait.

Il demanda enfin :

  • Dois-je vendre mon appartement ?

  • Non.


Cela avait au moins le mérite d'être clair. Mais ça ne plairait pas à Ella, il n'en doutait aucunement. Aussi, quand elle revint à la charge en lui demandant :

  • Est-ce que tu as réfléchi ? Tu veux bien qu'on emménage ensemble ?

Il répondit :

  • Je ne veux pas vendre mon appartement.

  • Ok.

Monsieur X se sentit comme un cycliste en plein sprint final se trouvant stoppé net par un pneu qui éclate. Il ne l'avait pas vu venir.

  • Tu ne le prends pas mal, donc, si je ne veux pas qu'on s'installe ensemble ?

  • Non, non. Au contraire. Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas s'installer ensemble. Ce n'est pas grave. Bien sûr, tu n'es pas obligé de vendre ton appartement. On peut le mettre en location. Ça fera une garanti pour le crédit immobilier.


Monsieur X a le tournis. Il ne s'était pas attendu une seule minute à ce retournement de situation. Ne pas vendre son appartement n'impliquait pas nécessairement qu'il refuse de s'installer avec Ella. Ils décidèrent donc de déménager pour vivre ensemble dans une petite maison de banlieue.


Les mois passant, la routine s'installa à nouveau, ce qui rassurait toujours autant Monsieur X. Il ne savait pas s'il se sentait mieux ici que dans son précédent logement. Ce dont il était certain en revanche, c'est que ça ne pouvait être pire que sa première maison. L'intimité de son petit appartement lui manquait parfois, mais la présence chaleureuse de Ella compensait largement cette maigre perte. Cependant, Ella se plaignait d'un mal-être incisif. Elle reprochait à Monsieur X de ne pas être assez souvent auprès d'elle. Il travaillait trop, passait trop de temps dans sa voiture sur le trajet, était trop fatigué en rentrant pour profiter du temps à passer avec elle. Il se demanda s'il fallait qu'il change de travail. Comme à son habitude, il était incapable de prendre seul cette décision. Il ne pouvait demander à sa compagne, puisque la proposition émanait d'elle. Il s'en remit donc une nouvelle fois à son dé magique :

  • Faut-il que je change de travail ?

  • Non.

Monsieur X était perplexe. Cette réponse ne conviendrait sûrement pas à Ella. Et il ne pouvait pas lui dire que c'était un dé magique qui lui avait dit de ne pas le faire. Aussi, il posa d'autres questions, cherchant à préciser son propos.

  • Dois-je changer de travail pour rendre Ella heureuse ?

  • Peut-être, afficha le dé magique.

  • Dois-je changer de travail pour être heureux avec Ella ?

  • Peut-être, dit encore le dé.

  • Dois-je quitter mon travail pour satisfaire Ella ?

  • Peut-être.

  • Dois-je trouver un nouveau travail plus proche de la maison pour satisfaire Ella ?

  • Oui.


Monsieur X fut enfin soulager de savoir ce qu'il convenait à présent de faire. Il attendit de trouver un nouvel emploi équivalent plus proche et démissionna de son travail qu'il aimait pourtant beaucoup. Il finit par retourner dans un open-space, à son grand désarroi. Mais il travaillait moins d'heures, plus près de la maison, et sans perte de salaire. Une nouvelle routine s'installa et leur bonheur refleurit. Son ancien travail lui manquait parfois, mais le bonheur resplendissant de sa femme compensait largement cela.


Au cours de l'hiver suivant, Ella tomba enceinte. Ce n'était pas prévu. Il se demanda s'il était prêt pour être père. Il se cacha dans la salle de bain pour demander l'avis de son dé magique. Sa chère Ella ignorait toujours l'existence de son petit trésor mystique.


  • Suis-je prêt pour être père ? Demanda-t-il.

  • Non, répondit le dé.

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Bsaz
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Crédits photos : Bsaz

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